
Le président américain Donald Trump brandit un décret sur les droits de douane, le 2 avril 2025 à la Maison Blanche, à Washington ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Andrew Harnik )
Des délégations chinoise et américaine ont achevé à Stockholm la première journée d'un nouveau cycle de négociations, qui se poursuivra mardi et qui pourrait aboutir à une prolongation de la trêve tarifaire obtenue à Genève en mai.
Les discussions, qui se sont déroulées dans le bâtiment de Rosenbad, où se trouve le cabinet du Premier ministre suédois, ont pris fin vers 19H50 heures locales (17h50 GMT) et reprendront mardi, a précisé le Trésor américain devant la presse.
Des journalistes de l'AFP ont vu les délégations des deux principales puissances économiques mondiales quitter les lieux, peu après cette déclaration.
Aucune information sur leur contenu n'a été communiquée.
Se tenant au lendemain d'un accord commercial conclu entre Américains et Européens, ce 3e cycle de négociations sino-américaines doit durer près de deux jours, suivant un format similaire à celles de Genève et de Londres.
Pékin a dit lundi espérer qu'elles se tiendront dans un esprit "de respect mutuel et de réciprocité".
La Chine entend "réduire les malentendus, renforcer la coopération et promouvoir un développement stable, sain et durable des relations sino-américaines", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, lors d'une conférence de presse régulière.
Les discussions à Stockholm visent à prolonger la pause de 90 jours négociée en mai à Genève, qui avait mis fin aux représailles des deux côtés du Pacifique à l'origine de surtaxes prohibitives.
L'objectif devrait être atteint, selon le quotidien chinois South China Morning Post, qui révélait dimanche que la trêve devrait être étendue de 90 jours supplémentaires.
Ces pourparlers ont lieu au début d'une semaine décisive pour la politique commerciale du président Donald Trump, les droits de douane appliqués à la plupart des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis devant connaître une brusque hausse le 1er août.
En l'état, les produits entrant aux Etats-Unis pourraient être taxés entre 10% et 50% - le taux le plus élevé viserait le Brésil, tandis que les voisins canadiens et mexicains écoperaient d'une surtaxe de 35% et 30%, respectivement.
De quoi augmenter la moyenne des droits de douane appliqués aux produits importés, déjà à son niveau le plus élevé depuis le début des années 1930, selon les données du centre de recherche Budget Lab de l'Université de Yale.
Pékin pourrait se sentir privilégié: certes, ses produits encaissent 30% de surtaxe en plus des droits de douane en place avant le 1er janvier, mais la trêve leur permet d'échapper pour l'heure à de nouvelles surtaxes.

Des conteneurs au port de Ningbo, dans l'est de la Chine, le 28 mai 2025 ( AFP / Hector RETAMAL )
La détente semble amorcée et "une évolution significative semble apparaître dans l'approche du gouvernement (américain) à l'égard de la Chine", souligne pour l'AFP la responsable de la stratégie de Minerva, Emily Benson.
Les responsables américains sont désormais "concentrés sur ce qui est atteignable, à mettre de l'huile dans les rouages et éviter de nouveaux sujets de tension", ajoute-t-elle.
- 15% pour l'UE -
Pour l'heure, aucun accord sur le fond n'a été trouvé entre les deux capitales, mais des progrès ont été réalisés sur des sujets jugés essentiels de part et d'autre.
Washington a ainsi obtenu un relâchement des restrictions d'exportation des terres rares chinoises quand Pékin a vu son accès aux semi-conducteurs américains les plus performants être en partie rétabli.
Un prolongement de la trêve indiquerait une "volonté de continuer à discuter de part et d'autre", selon Thibault Denamiel, chercheur pour le CSIS à Washington.
En attendant l'étape suivante: une rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.
Dans l'immédiat, les marchés réagissent lundi positivement, après la conclusion des négociations commerciales entre les Etats-Unis et l'Union européenne (UE).
A l'issue d'une rencontre entre Donald Trump et la présidente de la Commission européenne en Ecosse, le président américain a annoncé dimanche que l'UE avait accepté de se voir imposer 15% de droits de douane et s'engageait à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux Etats-Unis, sans précisions sur l'échéance.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président américain Donald Trump se serrent la main après avoir conclu un accord commercial, le 27 juillet 2025 à Turnberry, dans le sud-ouest de l'Ecosse ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )
Sous le feu des critiques, Bruxelles a présenté l'accord commercial avec les États-Unis de Donald Trump comme le "meilleur" compromis possible dans un contexte "très difficile".
Néanmoins, Washington n'est pour l'heure parvenu à décrocher que cinq autres accords commerciaux - et plus souvent des déclarations d'intention que des accords formels.
L'Indonésie, le Japon, les Philippines, le Royaume-Uni et le Vietnam ont jusqu'ici pu s'entendre avec Washington et vu leurs droits de douane potentiels réduits, à priori entre 15 et 20% pour la plupart d'entre eux.
Pour les autres pays, le 1er août devra bien marquer l'entrée en vigueur des surtaxes annoncées par Donald Trump.
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